A l’heure où le G20 a du mal à trouver une solution à la régulation synchrone des places financières internationales, la finance trouve un second souffle dans la finance solidaire, une autre voix, là où la plupart ne l’attendait pas.
Le phénomène naissant de finance solidaire grandit à belle allure, +47% de placements solidaires en 2017. Aussitôt rattrapée par les médias, cette bonne nouvelle a fait la une du Monde il y a quelques années, puis tous les JT.
Pour rappel : la finance solidaire permet à des personnes de faire fructifier leur épargne tout en finançant des activités responsables. Il existe plusieurs possibilités en pratique : investir dans les parts sociales d’entreprises spécialisées dans le financement et l’accompagnement d’activités solidaires, souscrire auprès de sa banque un placement qui a le label Finansol ou encore participer au financement de projets d’entrepreneurs qui vous sont proches via internet.
Alors, est-ce bien un rayon de soleil dans un monde de brutes ?
Ca en a tout l’air ! Le leitmotiv est de « donner du sens à son placement ». Là où on investissait de manière déraisonnée dans des placements absurdes qui donnaient l’illusion de rapporter gros, les produits de la finance solidaire n’ont pas pour vocation première la recherche d’un profit maximal. Une nouvelle génération d’épargnants est née et se concentre désormais vers une finance dont la formule serait [- rentable +sûre +éthique] (attention, il ne s’agit pas non plus de dons !).
Au delà du facteur humain et social apporté à la finance par ces nouveaux placements, la finance solidaire semblerait pouvoir entrainer un effet stabilisateur sur l’économie. Claude Alphandéry, aujourd’hui directeur de l’association France Active et un des premiers promoteurs de la finance solidaire en France. Il évoque l’économie solidaire comme « facteur de régulation du système capitaliste ». En effet, en y regardant de plus près, l’économie solidaire produit des activités économiques – des biens et des services qui se vendent – et, en même temps, des activités d’intérêt général, des activités sociales qui, elles, n’ont pas de prix.
Claude Alphandéry s’explique sur les arguments en faveur de cette nouvelle finance
« Face à la crise actuelle, beaucoup de dirigeants, sont convaincus que l’on pourra réguler le système en édictant des lois et des règlements. En réalité, les seules règles ne suffiront pas à combattre la démesure propre au capitalisme financier. On ne s’en sortira pas sans un mouvement fort d’entreprises solidaires qui développent un sens éthique, une gouvernance démocratique et qui, par leurs pratiques, leurs valeurs, servent d’exemples pour irriguer toute la société et l’obliger à prendre d’autres habitudes. Il faut des contre-pouvoirs. Ce qui me réjouit, c’est de voir émerger actuellement d’innombrables initiatives montrant la volonté de vivre d’une autre façon. »
Pour en savoir plus sur la finance solidaire, consultez le site de l’association Finansol.org